GILLES T. LACOMBE EN DÉSORDRE PAR J.A. HARDRING

À l’École des Arts appliqués il suit une formation dans l’atelier de Serge Mouille, puis il étudie à l’Unité d’Enseignement de Recherche sur l’Environnement (UERE) des Beaux-Arts.

Diplômé en métrologie sociale et mettant en pratique la théorie du colibri, il prélève près de huit kilogrammes de pétrole brut sur les 1500 tonnes déversées par Le Gironde sur les plages de la Manche. Après avoir incarné l’ours du théâtre de marionnettes dans la piscine vide de Parme, les qualités de sa performance le font engager comme gorille-relieur dans Sheepplugs, puis comme incendiaire dans le groupe Space Art. Architecte en chef des travaux entrepris sur la parcelle du ministère des D.O.M.-T.O.M., il laisse une trace radicale dans la mémoire du site, tant au niveau architectural qu’au niveau de l’organisation du chantier de réhabilitation.
La passion du général Franco intervient comme un véritable détonateur, Dante et Buenaventura vont changer le cours de sa vie. Il abandonne le rôle de danseur nu dans Paradise Now, pour interpréter le liquidateur casqué dans une laiterie abandonnée de la commune de La Hague.

Aidé par son professeur mademoiselle Vaucheret qui lui inoculera la passion des instruments à cordes frappées, il broie son premier piano à queue dans les ateliers parisiens des Fondations de l’ordinaire. C’est grâce aux Didascalies qu’il peut enfin accéder à des appareils de radiographie puissants sous les faisceaux desquels la danseuse de Degas livrera enfin le secret de son incompréhensible déséquilibre.
Il étudie actuellement un projet de remembrement du Jardin des Tuileries et souhaite lancer une souscription pour offrir une sépulture décente à La Liberté éclairant le monde.
Depuis une quinzaine d’années, il privilégie son œuvre de sculpteur. Il travaille le bois, l’ivoire, le marbre, la fonte, le bronze, le papier, le fer…

GILLES T. LACOMBE PAR Y. COTHOUÏT

Gilles T Lacombe est très discret quant à son middle name : Tairébentyne. Ce second prénom fut choisi par sa mère qui, quittant hâtivement un vernissage, accoucha inopinément dans l’ambulance qui l’emportait vers l’hôpital où cet enfant aurait dû expectorer ses premiers cris.

Nous ne pourrons ici rappeler chaque profession embrassée par le jeune Gilles lors de son parcours initiatique à la vie d’homme, nous nous contenterons de le retrouver à l’âge adulte lorsqu’il se consacre enfin en dilettante à l’activité de plasticien volume. Loin d’être traumatisé par ce prénom euphonique de cette oléorésine, dont l’essence convoque la peinture, Gilles consacre maintenant toute son énergie à la sculpture, et crée des passerelles entre les époques et les matériaux.
Énumérer ou expliquer chacune de ses œuvres serait un travail certes gratifiant néanmoins éreintant, soit exempli gratia : Défense de touches. Aborder la genèse de cette pièce monumentale de 5,50 mètres de longueur, c’est déjà égratigner la luxuriante biographie de l’artiste. Lors de sa première présentation, cette défense défraya la chronique tant par son réalisme que par les anecdotes invérifiables qu’une presse plus encline au sensationnel qu’au respect de la vie privée instilla à la recherche du scandale. La vérité est beaucoup plus prosaïque, nous allons ici la conter.

Compte tenu des lois fort restrictives frappant la circulation de l’ivoire, Gilles rapporta d’Éthiopie la défense hors du commun de l’éléphant abattu lors d’une chasse mémorable, en 1927, en compagnie du futur Negusse Negest, au nez et à la barbe des trafiquants, sous forme de pianos — à l’exception d’un d’entre eux dont le délestage dans le Nil afin de distraire une attaque de crocodiles fut compensée par un Bösendorfer acquis auprès de Gustav Heinrich Ernst Martin Wilhelm Furtwängler (anecdote qu’il ne nous a pas été possible de vérifier : le chef étant malencontreusement décédé). Pianos que l’artiste entreprit méthodiquement de démonter pour en récupérer l’ivoire des touches et reconstituer la défense historique singulièrement semblable à l’original.

GILLES T. LACOMBE

Né à Paris le 23 décembre 1949.
Vit et travaille à Montreuil.
Gilles T. Lacombe est plasticien, cinéaste, scénographe et sculpteur.
Il suit une formation à l’École des Arts appliqués de Paris jusqu’en 1969 dans l’atelier métal de Serge Mouille.

Entre 1972 et 1975, il assiste les sculpteurs Pierre Brun et Hans Karlewski.
Il enseigne à la faculté de Vincennes entre 1971 et 1973 (objets didactiques et vision colorée) puis la scénographie à l’École spéciale d’Architecture entre 1983 et 1985.
Entre 1973 et 1978, Gilles T. Lacombe dessine et modèle les carénages des motos de grands prix pour l’écurie PLT (1973-1974), illustre des pochettes de disque (RCA, Capitol, Saravah), conçoit les suites graphiques pour Philippe Starck, et pour les éditions J.M. Place (1973-1977).

Il dessine et conçoit les décors pour le théâtre et l’opéra en France, en Allemagne et en Roumanie notamment pour Armand Gatti (1977-2012), Giorgio Pauen (1980-2003), Evelyne Didi (1997-2000)…

En 1975, il crée la société Les Productions de l’Ordinaire qui concevra et construira des expositions pour le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, la Cité des Sciences et de l’Industrie, et de nombreux autres lieux culturels.

Entre 1980 et 1990, Gilles T. Lacombe réalise trois courts métrages dont Beau fixe sur Cormeilles Sélection officielle nominé au Festival de Cannes en 1989 et un long métrage Belle journée en perspective.
Depuis 20 ans, Gilles T. Lacombe privilégie son travail de sculpteur en travaillant le bois, le marbre, la fonte, le bronze, le papier et le fer.

Expositions collectives :

1994 Les Fondations de l’Ordinaire, Paris
1998 Galerie Marion Meyer, Paris
1998 Cité de la musique, Paris
2000 Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou  dans le cadre de l’exposition Le Temps vite !
2001 Musée d’Art contemporain de Barcelone MACBA
2003 Pallazzo delle Esposizioni, Rome
2005 Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, Paris. Performance dans le cadre de l’exposition Dionysiac
2012 Exposition à la Fondation Charlottenborg de Coppenhagen
2012 The spring exhibition Kunsthal Charlottenborg Danemark. (Nominé)
2012 NordArt 2012 Budeldorf, Allemagne. (Premier prix)
2012 Le Générateur à Gentilly, performance avec Manon Harrois
2013 NordArt 2013, Büdelsdorf, Allemagne
2014 NordArt 2014, Büdelsdorf, Allemagne
2014 Le 116 Centre d’Art Contemporain de Montreuil dans « le salon Cosmos » avec Véronique Bourgoin
2015 Ostrale 015 Exposition internationale Dresde, Allemagne
2015 Galerie Catherine Houard, Paris

Expositions solo :

2016 Galerie Louis Gendre, Chamalières.